Prévention VIH/Sida : Une réunion de coordination nationale s’est tenue à Douala du 28 au 30 mars 2023
Les acteurs de la santé se sont réunis pendant trois jours à Douala pour discuter des problématiques liées à la prévention en matière de VIH/Sida au Cameroun. La rencontre a connu la participation des organismes, institutions et programmes tels que le CNLS, ONUSIDA, le Fonds Mondial, PEPFAR, ACMS et CARE. Y étaient aussi présents les organisations de la société civile telles que POSITIVE-GENERATION, RECAJ+, Affirmative Action, Empower… L’atelier était une occasion pour les différents participants de définir un paquet d’interventions sur la prévention au Cameroun. Le but étant qu’à l’issue des travaux, un outil commun permettant d’obtenir des données sur la prévention soit disponible. Comme autres attentes au niveau de la coordination, on peut évoquer la définition des différentes interventions dans le domaine, l’élaboration d’une feuille de route de la prévention du VIH/Sida pour 2025 et la mise en œuvre d’un plan d’action.
La première partie de la rencontre était axée sur les différentes présentations par des intervenants. Lesquels ont brossé un état des lieux de la prévention VIH/Sida au niveau mondial et national. Il a aussi été question d’étaler les actions plurielles menées par leurs structures respectives. Des exposés, on peut retenir du passage d’ONUSIDA que les nouvelles infections dans le monde n’ont pas diminué de manière considérable entre 2010 et 2020. Ceci est en relation avec les gaps rencontrés au niveau de la prévention dans les pays notamment le faible leadership politique, les barrières politiques et structurelles, le faible accès aux soins et services de la prévention et les financements très souvent liés aux projets pilotes qui, malheureusement, ne passent pas à l’échelle. A en croire l’un des responsables au cours des échanges, « il n’y a pas de vision globale à ce niveau. » Par ailleurs, il faut noter que le Cameroun fait partie de la Coalition Mondiale pour la Prévention créée en 2017 avec les pays les plus touchés (28) et dont l’objectif est de diminuer les infections. C’est donc un engament de l’Etat du Cameroun qui vise à prémunir ses populations des maladies, le VIH/Sida en l’occurrence.
Etat des lieux et actions
A la suite des interventions, le Fonds mondial a présenté les points clés de la lettre d’allocation 2023-2025. Le but étant de maximiser le système de santé intégré et axé sur la personne. Pour cela, il faut mobiliser davantage les fonds par cette institution et les autres pays et lever des fonds supplémentaires à travers les investissements catalytiques. Les conditionnalités relatives à la demande de financement ont aussi été présentées au panel. La présentation de ACMS a relevé les différents résultats obtenus sur la distribution du préservatif masculin. L’exposant a souligné que l’absence de données sur le préservatif féminin était dû au fait que ce produit n’a pas bénéficié d’une même appropriation par les populations de celui du préservatif masculin. « Actuellement au niveau de l’institution, il n’y a pas de données conséquentes sur le préservatif féminin. Ce produit nécessite un déploiement plus adapté en fonction du contexte. » Des propos soulignant une réelle problématique de sensibilisation et une communication pour le changement de comportement plus accrue ou mieux adaptée. Le CNLC quant à lui a constaté que l’un des gaps rencontrés au niveau de la PTME réside lors des consultations prénatales (CPN). En effet la fréquentation des femmes enceintes dans les formations sanitaires n’est pas optimale. Et encore loin des 95 % souhaités.
La rencontre a aussi permis de mutualiser les connaissances à travers des travaux de groupes dans le but de produire une cartographie des actions à mener au niveau de la prévention. Cinq groupes distincts ont été formés : Les droits humains et gestion des risques, KP, VBG, CLM, lutte contre la stigmatisation ; ARV based prevention, PrEp, PEP, PTME ; IEC, consulting/Dépistage ; préservatif et lien au traitement et suivi de la prévention et un groupe sur l’élaboration de la feuille de route. Des thématiques qui annoncent là la volonté d’une harmonisation du paquet des services et interventions en fonction des différentes cibles en matière de prévention au Cameroun. L’une des recommandations faites à l’issue des travaux.