Santé maternelle : POSITIVE-GENERATION en faveur d’une meilleure fourniture du service dans nos formations sanitaires
Du 02 au 03 mars se tient dans la ville de Douala un atelier de validation de la prise en compte de l’approche basée sur les droits humains (ABDH) dans la fourniture du service de santé maternelle dans les formations sanitaires membres du réseau des soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONO). Il est question au cours de cette rencontre de réunir les acteurs de la santé, des droits humains, la société civile et les structures collaboratrices pour valider le rapport d’évaluation de la prise en compte de l’approche basée sur les droits de l’Homme dans l’offre des services de santé de reproduction au Cameroun.
Il s’agit de manière spécifique de présenter la méthodologie et les résultats de la collecte des données aux participants, obtenir des observations, suggestions et recommandations de ceux-ci pour enrichir ledit rapport, intégrer leurs observations, suggestions et recommandations et le valider. Et enfin, adopter la feuille de route pour le suivi de la mise en œuvre des recommandations découlant du projet. Les participants étant entre autres : Le ministère de la Santé publique, Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), l’Institut nationale de la statistique (INS), la commission des droits de l’Homme du Cameroun, Positive-Generation, ONG FESADE et Demtou Humanitaire.
Objectif 70 décès pour 100 000 naissances
En effet, le Cameroun est présenté comme la 18ème nation ayant un ratio de mortalité maternelle le plus élevé au monde. Le pays a enregistré 406 décès pour 100 000 naissances vivantes entre 2012 et 2018 contre 669 à 782 décès pour 100 000 entre 2004 et 2011. Même si on note une diminution de 40%, les chiffres en progression actuellement présentés demeurent tout de même alarmants. Ce résultat est encore très loin des 70 cas pour 100 000 envisagés par l’Etat du Cameroun. Par ailleurs, au-delà des taux de mortalité élevés, la proportion d’accouchement assistés a presque stagné passant de 63,6% à 64,7%.
Les chiffres les plus inquiétants proviennent des régions du Nord et de l’Est Cameroun. Une enquête démographique réalisée en 2018 montre que seulement 37% et 56% respectivement des naissances avaient lieu dans un établissement de santé. Ceci étant dû essentiellement à l’absence de disponibilité, d’accessibilité, d’acceptabilité et à la qualité limitées des biens et produits, des services et installation de santé maternelle. Précisément l’accès aux services de base insuffisant, le manque d’infrastructures, les contraintes juridiques et politiques, le sous-investissement et la distribution inégale des ressources financières et la forte dépendance du Cameroun à la coopération nationale pour le financement des programmes de santé maternelle.
Ces dernières décennies par exemple, le budget de l’Etat alloué à la santé au Cameroun varie entre 3,8 et 5,9%. Encore très en dessous des 15 % souhaités conformément à la déclaration d’Abuja en 2001. En 2017, le comité des droits de l’enfant des Nations unies a suggéré au gouvernement camerounais d’augmenter ses allocutions budgétaires pour les soins de santé primaires afin de les rendre à la fois accessibles et abordables pour mettre en œuvre les programmes stratégiques prévus pour réduire le taux de mortalité maternelle et néonatale et la mal nutrition infantile. Ces travaux de deux jours permettront donc d’évaluer la mise en œuvre de la recommandation faite lors du dernier examen périodique universel de 2018, demandant au gouvernement camerounais de prendre toutes les mesures pour réduire la mortalité maternelle.