Lutte contre le VIH/SIDA
Abidjan se mobilise
Yopougon, commune populaire d’Abidjan, mai 2019. Plantées entre un étal de plantes médicinales et le grillage cadenassé d’un vendeur de petites bouteilles d’alcool, deux imposantes tentes plastifiées aux couleurs de Médecins du monde (MDM) attirent l’attention du passant. Surplombant celles-ci, une banane affublée d’un préservatif arbore un slogan en nouchi, l’argot ivoirien : « Avant de djô, toujours porter le prézère » (Avant de faire l’amour, mettre un préservatif).
Le « nouchi », c’est le moustachu dans les films de gangsters, celui que tout le monde craint et qui n’a peur de personne. C’est aussi la langue principale des usagers de drogues précaires de la capitale économique ivoirienne auxquels s’adresse cette campagne. Comme d’autres associations, MDM reçoit le soutien du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui a investi 560 millions de dollars en Côte d’Ivoire depuis 2002.
Dans ce pays, le sida provoque 24 000 morts par an, selon l’Onusida (1). Environ 500 000 personnes vivent avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), soit 2,8 % de la population âgée de 15 à 49 ans. Le pourcentage de victimes chez les consommateurs de drogues grimpait à 9,8 % en2014, selon une étude effectuée par MDM (2). Chez les usagers homosexuels, la prévalence bondit aujourd’hui à 39 %. Le gouvernement affiche sa volonté d’éradiquer le sida à l’horizon 2030 dans le cadre de la poursuite des Objectifs de développement durable (ODD). Cependant, les autorités et les associations locales rencontrent des difficultés à toucher les populations concernées. Il s’agit pourtant non pas de les mettre en prison pour leur consommation de drogue, mais de les soigner.
Extrait de Monde diplomatique
Lire le texte en intégralité https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/GERAND/60071